Les arbres ondulaient gracieusement au gré du vent,
laissant filtrer au travers de leur feuillage les rayons chatoyants du
soleil. Enveloppés d'une agréable sensation de sécurité, tant par le
temps que les lieux, nous avancions, farouches de notre découverte. Les
grands axes de circulation avaient laissé place à des chemins peu
fréquentés, pour enfin déboucher sur une forêt qui semblait n'avoir
jamais abrité en son sein le pêché.
Verteron. Nous étions trois : Aliden, un jeune Daeva âgé de vingt-deux ans qui désirait apprendre la sorcellerie, son petit frère, Lex, qui désirait quant à lui s'initier à la médecine, et moi, dont on m'avait confié leur apprentissage de l'herboristerie. Je n'avais guère été enchantée à l'idée de former de jeunes pousses, mais les avoir à mes côtés pour faire avancer mes recherches me confortait dans cette idée.
La douce brise qui caressait nos joues nous avait guidé – à la délicieuse odeur d'un porgus grillé – à une clairière bordée d'un ruisseau d'eau claire. J'étais relativement étonnée de voir que nous n'étions pas seuls dans cette forêt, d'autant plus qu'elle semblait complètement abandonnée.
Nous avions donc pénétré dans ladite clairière lorsque nous vîmes qu'un feu de camp venait tout juste d'être abandonné. Une épaisse fumée noire s'échappait des morceaux de bois brûlés, et des morceaux de bois étaient disséminés çà et là des lieux. Je vis un Lex curieux se pencher au-dessus des restes d'un porgus grillé, tandis qu'Aliden s'approchait lentement du ruisseau en espérant apercevoir quelqu'un à son amont : mais la recherche n'était pas concluante.
Je décidais alors de fermer les yeux dans le but de me concentrer, recherchant l'éventuelle présence de Daevas à proximité. Mais c'est en faisant cela que les fugitifs nous apparurent : ou du moins, dévoilèrent leur présence. Car à peine eus-je fermé les paupières que le vent claqua. Je me redressais, alarmée, en adressant des regards inquiets à mes protégés : Aliden accourait en ma direction, paniqué, et Lex s'était écroulé sur l'herbe. Un homme fin et élancé se tenait à ses côtés, dague à la main : elle était ensanglantée, tout comme le jeune homme qui était au sol en gémissant doucement : il avait été attaqué. D'un revers de la main, je déformais les flux éthérés, de telle sorte à créer une déflagration des arcanes qui enverrait mon opposant contre les arbres. Malheureusement, j'entendis une corde se détendre et une flèche fusa en ma direction, m'entaillant le bras avec virulence. Mon sort ainsi interrompu, je n'eus d'autres choix que de m'adresser à nos agresseurs, d'une voix – je l'espère – non triturée par la peur.
– Cessez le combat ! Nous ne vous voulons aucun mal, nous nous promenions simplement !
Aucune réponse. Cette fois, ce n'est pas une, mais toute une salve de flèches qui fusa dans notre direction : certaines se plantèrent dans le sol, d'autres parvinrent à nous effleurer ou, plus rare encore, à nous blesser. Aliden hurla tandis qu'une flèche lui transperçait le torse. Il me regardât, le visage tordu en un mélange de douleur et de détresse, et disparut en un flux éthéré. Lex, quant à lui, gisait au sol dans l'inconscience. Son regard était vide, si bien que lui planter une dague dans la gorge suffit à le voir s'évaporer dans les airs, au profit d'un porgus grillé désormais tâché de sang.
J'étais quant à moi étonnée : les flèches n'avaient fait que m'entailler. J'avais sans le vouloir basculé sur le sol, et recouvrait désormais mon visage de mes bras afin de parer d'éventuelles attaques. Mais rien ne vint. L'homme à la dague n'avait pas bougé : je pouvais voir ses lèvres arborer un rictus malveillant. Profitant de quelques secondes de répit, j'en profitais pour chercher du regard la provenance des flèches selon leur angle d'inclinaison. Je pouvais ainsi distinguer plusieurs ombres dans les arbres, qui ne tardèrent pas à s'en extirper pour venir à ma rencontre.
– Le Maître ne s'était donc pas trompé, entonna le premier en ricanant. C'est bel et bien une Lychcroft, et pas n'importe laquelle : la fille du Comte. Belle trouvaille, messieurs.
– Il s'agit de Lian, sir, compléta un autre dont le visage ne m'était pas inconnu.
– … A-Andrew .. ? Von .. Countwell .. ? C'est bien vous .. ? murmurais-je, bouleversée.
Il écarquilla les yeux, virant au rouge. « L'homme à la dague » le fusilla du regard, avant de se mettre en position de combat.
– Il faut l'éliminer sur-le-champ ! cria-t-il à son groupe.
– Mais c'est une Daeva ! Nous .. nous devons absolument la réduire au silence, rétorqua le Vicomte Andrew Von Countwell. Attrapez-la !
Je le connaissais très bien : Andrew avait été mon tout premier amour. Un amour véritable, passionné, qui avait presque donné la vie. Mais notre enfant était mort en couche, et c'est en larmes que je fis mon ascension. Mais que se passait-il donc ? Pourquoi revenait-il à moi après tous ces siècles, et pourquoi voulait-il en atteindre à ma vie ? Quoi qu'il en soit, je n'allais pas me laisser faire aussi facilement. Je me propulsais en arrière de mon talon droit, cherchant à me redresser par la même occasion. J’eus tout juste le temps de murmurer mon incantation qu'une nouvelle salve de flèches fusa en ma direction. Un bouclier éthéré venant les stopper comme je l'avais escompté, j'entrepris donc de débuter une toute nouvelle incantation. Je pouvais les voir s'attrouper au centre de la clairière ; ils étaient au nombre de six. Ils se dispersèrent ensuite, de telle sorte à pouvoir bloquer toute issue possible.
De mon côté, les images affluaient spirituellement. Bercée de tout un manège de sensations et de pensées, je formais sort après sort pour tenter de les éloigner. Ma mana diminuait rapidement, et je pouvais sentir mon souffle s'accélérer sous l'effort. Mes boules de feu parvenaient à les tenir à distance : elles étaient de petites tailles, ils comprenaient certainement que je ne voulais que les retenir. Mais ils ne semblaient pas très talentueux : comment aurais-je pu leur tenir tête aussi longtemps, autrement ?
– C'est inutile ! Partez, traîtres ! Et peut-être daignerais-je être clémente lorsque témoignage sera fait auprès de l'Inquisition ! hurlais-je en tâchant de rester lucide.
– Tais-toi, garce ! me répondit l'un d'eux.
C'en était trop. Non seulement nous venions d'être attaqués par des Élyséens – Daevas à en juger leurs capacités –, mais l'un d'eux était un noble respecté du Sanctum, ainsi que mon premier amour. J'étais insultée, et ma fierté personnelle s'en voyait bafouée.
Aliden et Lex étaient retourné à leur obélisque, et ils se souvenaient avec un peu de chance de ce qu'il s'était passé, et de manière un peu moins probable de mon emplacement. Le cas échéant, j'allais devoir me battre de toutes mes forces, ou lancer un sort qui aurait raison de moi. Je ressusciterai donc à mon obélisque, sauf si ..
Une lame vint m'écorcher le bras. Je me précipitais au centre de la clairière, prise par surprise, en me tenant le bras. Je devais absolument garder mon calme et réfléchir tout en les retenant. L'homme aux dagues m'avait eu par surprise, mais ça ne devait pas recommencer.
– Très bien, vous l'aurez voulu ! lançais-je en arborant mon expression la plus menaçante. Vous ne bafouerez pas davantage l'honneur de la Maison Lychcroft, ni celui d'Élysea !
Je me concentrais, yeux plissés. Je sentais mes membres se crisper, tandis que mon esprit était emporté dans un torrent d'images et de sensations. Je pouvais ressentir les courants éthérés vibrer sous l'intensité de mon incantation : paupières entrouvertes, je discernais le fruit de mes efforts : des dragons enflammés tournoyaient dans un large périmètre autour de moi. Tous reculèrent et braquèrent leurs flèches. Fort heureusement, la lumière émise était telle qu'ils ne pouvaient me voir : les flèches passèrent mes autours flamboyants, s'enduisant de flammes et effleurant mes pauvres vêtements. Yeux écarquillés devant le piège que je m'étais involontairement tendu, je me hâtais d'élever les dragons dans les cieux avant de les rabattre en une pluie de feu sur mes ennemis.
De là où j'étais, je pouvais entendre leurs délicieux cris de douleur, qui finirent par illuminer le ciel assombri de nuée ardente par d'agréables lueurs chatoyantes. Ils étaient retourné à leur obélisque : je me sentais envahie d'un sentiment de fierté intense, alors que je m'apprêtais à m'écrouler de fatigue.
Une dague plantée au bon endroit m'interrompit néanmoins dans mon élan : je tournais difficilement la tête vers mon agresseur, qui n'était autre que le Vicomte Andrew Von Countwell. Le traître..
Je m'effondrais sur le sol, sombrant dans l'inconscience.
[Le serveur ayant fermé ses portes, la suite ne sera pas rédigée – à moins que l'envie me prenne.]
Verteron. Nous étions trois : Aliden, un jeune Daeva âgé de vingt-deux ans qui désirait apprendre la sorcellerie, son petit frère, Lex, qui désirait quant à lui s'initier à la médecine, et moi, dont on m'avait confié leur apprentissage de l'herboristerie. Je n'avais guère été enchantée à l'idée de former de jeunes pousses, mais les avoir à mes côtés pour faire avancer mes recherches me confortait dans cette idée.
La douce brise qui caressait nos joues nous avait guidé – à la délicieuse odeur d'un porgus grillé – à une clairière bordée d'un ruisseau d'eau claire. J'étais relativement étonnée de voir que nous n'étions pas seuls dans cette forêt, d'autant plus qu'elle semblait complètement abandonnée.
Nous avions donc pénétré dans ladite clairière lorsque nous vîmes qu'un feu de camp venait tout juste d'être abandonné. Une épaisse fumée noire s'échappait des morceaux de bois brûlés, et des morceaux de bois étaient disséminés çà et là des lieux. Je vis un Lex curieux se pencher au-dessus des restes d'un porgus grillé, tandis qu'Aliden s'approchait lentement du ruisseau en espérant apercevoir quelqu'un à son amont : mais la recherche n'était pas concluante.
Je décidais alors de fermer les yeux dans le but de me concentrer, recherchant l'éventuelle présence de Daevas à proximité. Mais c'est en faisant cela que les fugitifs nous apparurent : ou du moins, dévoilèrent leur présence. Car à peine eus-je fermé les paupières que le vent claqua. Je me redressais, alarmée, en adressant des regards inquiets à mes protégés : Aliden accourait en ma direction, paniqué, et Lex s'était écroulé sur l'herbe. Un homme fin et élancé se tenait à ses côtés, dague à la main : elle était ensanglantée, tout comme le jeune homme qui était au sol en gémissant doucement : il avait été attaqué. D'un revers de la main, je déformais les flux éthérés, de telle sorte à créer une déflagration des arcanes qui enverrait mon opposant contre les arbres. Malheureusement, j'entendis une corde se détendre et une flèche fusa en ma direction, m'entaillant le bras avec virulence. Mon sort ainsi interrompu, je n'eus d'autres choix que de m'adresser à nos agresseurs, d'une voix – je l'espère – non triturée par la peur.
– Cessez le combat ! Nous ne vous voulons aucun mal, nous nous promenions simplement !
Aucune réponse. Cette fois, ce n'est pas une, mais toute une salve de flèches qui fusa dans notre direction : certaines se plantèrent dans le sol, d'autres parvinrent à nous effleurer ou, plus rare encore, à nous blesser. Aliden hurla tandis qu'une flèche lui transperçait le torse. Il me regardât, le visage tordu en un mélange de douleur et de détresse, et disparut en un flux éthéré. Lex, quant à lui, gisait au sol dans l'inconscience. Son regard était vide, si bien que lui planter une dague dans la gorge suffit à le voir s'évaporer dans les airs, au profit d'un porgus grillé désormais tâché de sang.
J'étais quant à moi étonnée : les flèches n'avaient fait que m'entailler. J'avais sans le vouloir basculé sur le sol, et recouvrait désormais mon visage de mes bras afin de parer d'éventuelles attaques. Mais rien ne vint. L'homme à la dague n'avait pas bougé : je pouvais voir ses lèvres arborer un rictus malveillant. Profitant de quelques secondes de répit, j'en profitais pour chercher du regard la provenance des flèches selon leur angle d'inclinaison. Je pouvais ainsi distinguer plusieurs ombres dans les arbres, qui ne tardèrent pas à s'en extirper pour venir à ma rencontre.
– Le Maître ne s'était donc pas trompé, entonna le premier en ricanant. C'est bel et bien une Lychcroft, et pas n'importe laquelle : la fille du Comte. Belle trouvaille, messieurs.
– Il s'agit de Lian, sir, compléta un autre dont le visage ne m'était pas inconnu.
– … A-Andrew .. ? Von .. Countwell .. ? C'est bien vous .. ? murmurais-je, bouleversée.
Il écarquilla les yeux, virant au rouge. « L'homme à la dague » le fusilla du regard, avant de se mettre en position de combat.
– Il faut l'éliminer sur-le-champ ! cria-t-il à son groupe.
– Mais c'est une Daeva ! Nous .. nous devons absolument la réduire au silence, rétorqua le Vicomte Andrew Von Countwell. Attrapez-la !
Je le connaissais très bien : Andrew avait été mon tout premier amour. Un amour véritable, passionné, qui avait presque donné la vie. Mais notre enfant était mort en couche, et c'est en larmes que je fis mon ascension. Mais que se passait-il donc ? Pourquoi revenait-il à moi après tous ces siècles, et pourquoi voulait-il en atteindre à ma vie ? Quoi qu'il en soit, je n'allais pas me laisser faire aussi facilement. Je me propulsais en arrière de mon talon droit, cherchant à me redresser par la même occasion. J’eus tout juste le temps de murmurer mon incantation qu'une nouvelle salve de flèches fusa en ma direction. Un bouclier éthéré venant les stopper comme je l'avais escompté, j'entrepris donc de débuter une toute nouvelle incantation. Je pouvais les voir s'attrouper au centre de la clairière ; ils étaient au nombre de six. Ils se dispersèrent ensuite, de telle sorte à pouvoir bloquer toute issue possible.
De mon côté, les images affluaient spirituellement. Bercée de tout un manège de sensations et de pensées, je formais sort après sort pour tenter de les éloigner. Ma mana diminuait rapidement, et je pouvais sentir mon souffle s'accélérer sous l'effort. Mes boules de feu parvenaient à les tenir à distance : elles étaient de petites tailles, ils comprenaient certainement que je ne voulais que les retenir. Mais ils ne semblaient pas très talentueux : comment aurais-je pu leur tenir tête aussi longtemps, autrement ?
– C'est inutile ! Partez, traîtres ! Et peut-être daignerais-je être clémente lorsque témoignage sera fait auprès de l'Inquisition ! hurlais-je en tâchant de rester lucide.
– Tais-toi, garce ! me répondit l'un d'eux.
C'en était trop. Non seulement nous venions d'être attaqués par des Élyséens – Daevas à en juger leurs capacités –, mais l'un d'eux était un noble respecté du Sanctum, ainsi que mon premier amour. J'étais insultée, et ma fierté personnelle s'en voyait bafouée.
Aliden et Lex étaient retourné à leur obélisque, et ils se souvenaient avec un peu de chance de ce qu'il s'était passé, et de manière un peu moins probable de mon emplacement. Le cas échéant, j'allais devoir me battre de toutes mes forces, ou lancer un sort qui aurait raison de moi. Je ressusciterai donc à mon obélisque, sauf si ..
Une lame vint m'écorcher le bras. Je me précipitais au centre de la clairière, prise par surprise, en me tenant le bras. Je devais absolument garder mon calme et réfléchir tout en les retenant. L'homme aux dagues m'avait eu par surprise, mais ça ne devait pas recommencer.
– Très bien, vous l'aurez voulu ! lançais-je en arborant mon expression la plus menaçante. Vous ne bafouerez pas davantage l'honneur de la Maison Lychcroft, ni celui d'Élysea !
Je me concentrais, yeux plissés. Je sentais mes membres se crisper, tandis que mon esprit était emporté dans un torrent d'images et de sensations. Je pouvais ressentir les courants éthérés vibrer sous l'intensité de mon incantation : paupières entrouvertes, je discernais le fruit de mes efforts : des dragons enflammés tournoyaient dans un large périmètre autour de moi. Tous reculèrent et braquèrent leurs flèches. Fort heureusement, la lumière émise était telle qu'ils ne pouvaient me voir : les flèches passèrent mes autours flamboyants, s'enduisant de flammes et effleurant mes pauvres vêtements. Yeux écarquillés devant le piège que je m'étais involontairement tendu, je me hâtais d'élever les dragons dans les cieux avant de les rabattre en une pluie de feu sur mes ennemis.
De là où j'étais, je pouvais entendre leurs délicieux cris de douleur, qui finirent par illuminer le ciel assombri de nuée ardente par d'agréables lueurs chatoyantes. Ils étaient retourné à leur obélisque : je me sentais envahie d'un sentiment de fierté intense, alors que je m'apprêtais à m'écrouler de fatigue.
Une dague plantée au bon endroit m'interrompit néanmoins dans mon élan : je tournais difficilement la tête vers mon agresseur, qui n'était autre que le Vicomte Andrew Von Countwell. Le traître..
Je m'effondrais sur le sol, sombrant dans l'inconscience.
[Le serveur ayant fermé ses portes, la suite ne sera pas rédigée – à moins que l'envie me prenne.]