[Une fois encore, le roleplay s'est terminé de façon prématurée. Le forum sur lequel il était rédigé a été supprimé et je suis le seul à avoir enregistré mes réponses et de fait, seules ces dernières apparaîtront ici.]
#Souvenirs, isolement
– Cathleen, Enexia ! Attendez-moi, vous allez trop vite !
Je marchais aussi vite que je pouvais : mon champ de vision était obstrué par le panier à linge que je portais, ce dernier ralentissant la vitesse de mes pas d'ordinaire si hâtifs. Enexia s'était retournée pour m'attendre tandis que Cathleen atténuait sa cadence en soupirant. Elles avaient voulu m'accompagner battre le linge, mais toutes deux semblaient le regretter amèrement ; cela faisait plus d'une heure que nous marchions en direction du lac de Cliona. Cathleen ne s'était pas retenue de me le faire remarquer, mais Enexia était bien trop gentille pour le dire. Mais nous étions amies ; des amies pouvaient bien attendre un peu, non ?
La sensation du gravier laissa place à celle de l'herbe. Je nous savais arrivée à destination : laissant s'échapper un profond soupir de soulagement, je déposais le panier sur l'herbe et me redressais pour admirer la vue.
Le Lac de Cliona resplendissait de beauté, par-delà ses étendues chatoyantes qui encerclaient un petit îlot surmonté d'une sorte d'arbre lumineux et d'une ruine. Mon père me disait souvent qu'il s'agissait des vestiges du Grand Cataclysme, et que le Cliona était un poisson volant ayant élu domicile sur ladite île. Bien sûr, cela ne faisait qu'agrémenter l'admiration naturelle que j'éprouvais envers ce lieu. L'eau était translucide – certains disaient même qu'elle était bénie –, contribuant à offrir à ce lieu une image pareille à un sanctuaire.
Je m'installais près de l'eau afin d'y tremper un vêtement. Après avoir effectué une série de mouvements destinés à le nettoyer, j'empoignais une planche en bois de telle sorte à le battre. Cathleen et Enexia s'étaient installées dans l'herbe, près de moi. Elle extirpèrent hors du panier quelques habits – ceux de mon frère, qu'ils étaient sales ! – et imitèrent mes gestes.
– J'ai hâte de revoir Amyllia, avais-je lancé pour entamer la conversation. Elle doit venir ce soir, au village. Vous serez là ?
– Je ne pense pas ; je vais rentrer tôt ce soir, je suis épuisée, avait alors répondu Cathleen d'un air las.
Enexia secoua lentement la tête de droite à gauche, ses joues blanches virant au rouge. Je compris alors qu'elle ne pourrait pas être présente, elle non plus. Elle semblait gênée, j'entrepris alors de changer de sujet, en arborant un air taquin.
– Dis-moi, Cathleen .. Il est mignon ce Faïe, tu ne trouves pas ?
– Si tu le dis.. répliqua-t-elle, gênée.
Faïe était un ami à nous. Nous formions une belle bande d'amis, tous ensemble : Enexia était la plus timide, Faïe le plus macho, Cathleen la plus prudente et moi la plus taquine. Un certain écart s'était creusé entre Amyllia et le groupe, étant donné que nous étions issus de milieux défavorisés tandis qu'elle n'avait aucun mal pour subsister. Elle était née au sein d'une prestigieuse famille, et était vouée à faire partie de l'élite. Elle n'était que peu présente, occupée en tant que représentante de sa lignée, les Beilla. Mais malgré cela, je me considérais plus proche d'elle que des autres. Car au fond de moi, je savais pertinemment que si je devais quitter Poéta, alors je ne les reverrai plus, si ce n'est elle. Mais je me confortais dans l'idée de rester toute ma vie une fermière ancrée dans la promiscuité.
Après nous être acharnées contre mon linge, nous nous sommes séparées. J'ai marché jusqu'à la ferme pour y déposer les vêtements propres, puis ai repris la route du village pour y retrouver celle que j'attendais.
Comme prévu, Amyllia prônait au centre de la grand-place du village. Il s'agissait d'une femme dotée d'un grand charme : si l'on devait s'attarder sur les courbes de son corps, le galbe de sa généreuse poitrine et la finesse de ses hanches, inutile de dire qu'elle ferait chavirer plus d'un homme. Ses cheveux arboraient la couleur de l'ébène, tout comme ses autours de plaques sur lesquels se dessinaient des motifs ornementaux ainsi qu'une élégante fourrure à la couleur identique. C'était à n'en pas douter une femme qui avait du succès auprès de la gente masculine, contrairement à moi qui avait encore l'apparence d'une enfant, du haut de mes seize printemps.
Son regard givré se posa sur moi, et ses lèvres esquissèrent un sourire.
– Ah, te voilà ! J'ai une « nouvelle » à t'annoncer, commença-t-elle en s'approchant.
– Amyllia, je suis si heureuse de te voir ! lançais-je en me jetant dans ses bras. Qu'est-ce que tu as à me dire ? .. Tu es enceinte ?
– Non, non ! Elle rit. Décidément, toujours aussi béate. Ça y'est : je suis une Daeva.
– O-Oh ! Mais c'est super ! Je suis vraiment contente pour toi- .. Attends une minute. Tu vas partir en guerre, ça veut dire ? Et moi ? On se reverra quand même, hein ?
– Oui, c'est promis. Je serai toujours là pour toi, Konan, me répondit-elle en souriant, avant de déposer une main sur ma tête.
Je marchais aussi vite que je pouvais : mon champ de vision était obstrué par le panier à linge que je portais, ce dernier ralentissant la vitesse de mes pas d'ordinaire si hâtifs. Enexia s'était retournée pour m'attendre tandis que Cathleen atténuait sa cadence en soupirant. Elles avaient voulu m'accompagner battre le linge, mais toutes deux semblaient le regretter amèrement ; cela faisait plus d'une heure que nous marchions en direction du lac de Cliona. Cathleen ne s'était pas retenue de me le faire remarquer, mais Enexia était bien trop gentille pour le dire. Mais nous étions amies ; des amies pouvaient bien attendre un peu, non ?
La sensation du gravier laissa place à celle de l'herbe. Je nous savais arrivée à destination : laissant s'échapper un profond soupir de soulagement, je déposais le panier sur l'herbe et me redressais pour admirer la vue.
Le Lac de Cliona resplendissait de beauté, par-delà ses étendues chatoyantes qui encerclaient un petit îlot surmonté d'une sorte d'arbre lumineux et d'une ruine. Mon père me disait souvent qu'il s'agissait des vestiges du Grand Cataclysme, et que le Cliona était un poisson volant ayant élu domicile sur ladite île. Bien sûr, cela ne faisait qu'agrémenter l'admiration naturelle que j'éprouvais envers ce lieu. L'eau était translucide – certains disaient même qu'elle était bénie –, contribuant à offrir à ce lieu une image pareille à un sanctuaire.
Je m'installais près de l'eau afin d'y tremper un vêtement. Après avoir effectué une série de mouvements destinés à le nettoyer, j'empoignais une planche en bois de telle sorte à le battre. Cathleen et Enexia s'étaient installées dans l'herbe, près de moi. Elle extirpèrent hors du panier quelques habits – ceux de mon frère, qu'ils étaient sales ! – et imitèrent mes gestes.
– J'ai hâte de revoir Amyllia, avais-je lancé pour entamer la conversation. Elle doit venir ce soir, au village. Vous serez là ?
– Je ne pense pas ; je vais rentrer tôt ce soir, je suis épuisée, avait alors répondu Cathleen d'un air las.
Enexia secoua lentement la tête de droite à gauche, ses joues blanches virant au rouge. Je compris alors qu'elle ne pourrait pas être présente, elle non plus. Elle semblait gênée, j'entrepris alors de changer de sujet, en arborant un air taquin.
– Dis-moi, Cathleen .. Il est mignon ce Faïe, tu ne trouves pas ?
– Si tu le dis.. répliqua-t-elle, gênée.
Faïe était un ami à nous. Nous formions une belle bande d'amis, tous ensemble : Enexia était la plus timide, Faïe le plus macho, Cathleen la plus prudente et moi la plus taquine. Un certain écart s'était creusé entre Amyllia et le groupe, étant donné que nous étions issus de milieux défavorisés tandis qu'elle n'avait aucun mal pour subsister. Elle était née au sein d'une prestigieuse famille, et était vouée à faire partie de l'élite. Elle n'était que peu présente, occupée en tant que représentante de sa lignée, les Beilla. Mais malgré cela, je me considérais plus proche d'elle que des autres. Car au fond de moi, je savais pertinemment que si je devais quitter Poéta, alors je ne les reverrai plus, si ce n'est elle. Mais je me confortais dans l'idée de rester toute ma vie une fermière ancrée dans la promiscuité.
Après nous être acharnées contre mon linge, nous nous sommes séparées. J'ai marché jusqu'à la ferme pour y déposer les vêtements propres, puis ai repris la route du village pour y retrouver celle que j'attendais.
Comme prévu, Amyllia prônait au centre de la grand-place du village. Il s'agissait d'une femme dotée d'un grand charme : si l'on devait s'attarder sur les courbes de son corps, le galbe de sa généreuse poitrine et la finesse de ses hanches, inutile de dire qu'elle ferait chavirer plus d'un homme. Ses cheveux arboraient la couleur de l'ébène, tout comme ses autours de plaques sur lesquels se dessinaient des motifs ornementaux ainsi qu'une élégante fourrure à la couleur identique. C'était à n'en pas douter une femme qui avait du succès auprès de la gente masculine, contrairement à moi qui avait encore l'apparence d'une enfant, du haut de mes seize printemps.
Son regard givré se posa sur moi, et ses lèvres esquissèrent un sourire.
– Ah, te voilà ! J'ai une « nouvelle » à t'annoncer, commença-t-elle en s'approchant.
– Amyllia, je suis si heureuse de te voir ! lançais-je en me jetant dans ses bras. Qu'est-ce que tu as à me dire ? .. Tu es enceinte ?
– Non, non ! Elle rit. Décidément, toujours aussi béate. Ça y'est : je suis une Daeva.
– O-Oh ! Mais c'est super ! Je suis vraiment contente pour toi- .. Attends une minute. Tu vas partir en guerre, ça veut dire ? Et moi ? On se reverra quand même, hein ?
– Oui, c'est promis. Je serai toujours là pour toi, Konan, me répondit-elle en souriant, avant de déposer une main sur ma tête.
⁂
J'ouvris les yeux. Encore un rêve, pensais-je avec amertume. Depuis quelques temps, je ressassais involontairement le passé dès que je fermais les yeux. Cela signifiait peut-être que ma fin était proche, mais je n'avais guère le loisir de m'en soucier. L'on me promenait de cellule en cellule en m'injectant différents produits aux effets plus ou moins douloureux. Ceux qui autrefois étaient mes amis me considéraient aujourd'hui comme un vulgaire rat de laboratoire : pire encore, ils avaient – dans un élan de folie – fait accroître mon désarroi en s'en prenant à ceux qui comptaient sur moi.
Depuis combien de temps étais-je sujette à ces expérimentations dénuées de toute humanité ? Je ne saurais vous le dire : j'ignorais s'il s'agissait des effets secondaires liés à ces substances qui m'étaient insufflées, mais ma mémoire se brouillait. Je perdais toute perception du temps et de l'espace lorsque j'étais entre leurs mains. Et lorsque j'ouvrais les yeux, j'étais seule, enfermée dans une cage en attendant que l'on vienne m'en extirper pour accomplir je-ne-sais quels sombres desseins.
Je regardais autour de moi : quatre grilles m'encerclaient, et je ne pouvais discerner qu'une silhouette s'approcher. Les portes s'ouvrirent, et je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Des mains m'empoignèrent et m'extirpèrent hors de la cage, avant de m'allonger sur une table d'opération. Le cœur serré, je fermais les yeux en me remémorant ma vie passée.
Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais seule. Je me recroquevillais alors sur moi-même, enfonçant mon visage dans mes genoux, en attendant patiemment qu'ils reviennent. Que tout recommence, encore et encore, jusqu'à l'annihilation totale du peu d'esprit qu'il me restait.
Depuis combien de temps étais-je sujette à ces expérimentations dénuées de toute humanité ? Je ne saurais vous le dire : j'ignorais s'il s'agissait des effets secondaires liés à ces substances qui m'étaient insufflées, mais ma mémoire se brouillait. Je perdais toute perception du temps et de l'espace lorsque j'étais entre leurs mains. Et lorsque j'ouvrais les yeux, j'étais seule, enfermée dans une cage en attendant que l'on vienne m'en extirper pour accomplir je-ne-sais quels sombres desseins.
Je regardais autour de moi : quatre grilles m'encerclaient, et je ne pouvais discerner qu'une silhouette s'approcher. Les portes s'ouvrirent, et je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Des mains m'empoignèrent et m'extirpèrent hors de la cage, avant de m'allonger sur une table d'opération. Le cœur serré, je fermais les yeux en me remémorant ma vie passée.
Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais seule. Je me recroquevillais alors sur moi-même, enfonçant mon visage dans mes genoux, en attendant patiemment qu'ils reviennent. Que tout recommence, encore et encore, jusqu'à l'annihilation totale du peu d'esprit qu'il me restait.
#Initiatives
Sanctum. Cité florissante démontrant toute la magnificence de notre peuple. Confortablement installée sur l'un des bancs prônant au centre de la Route Divine, j'observais : nous autres, Élyséens, étions des êtres parfaits bercés par la lumière du soleil, mais il avait fallu que ces Asmodiens ternissent notre réputation.
Je ne pouvais concevoir, par nature, que la paix avec le peuple Asmodien perdure. Moi, Lian Lychcroft, avait été insultée par ces créatures dénuées d'humanité en désirant leur venir en aide. En qualité de Daeva âgée et par conséquent représentante d'Élysea, j'avais été humiliée par ces imbéciles qui espéraient côtoyer librement notre nation. Mais la paix n'est qu'un prétexte, me répétais-je souvent pour ne pas songer un seul instant que notre gouvernement était défaillant. Quelle gloire pouvait-on tirer de l'extermination des Balaurs aux côtés de nos ennemis de toujours, avec ceux qui avaient contribué à la destruction de la Tour ? Car les Shédims se seraient-ils volontairement mutilés, ou leur peuple tout entier était-il à l'origine de cet impardonnable pêché ? Pouvait-on croire les superstitions de Léphar, qui était lui-même un Empyréen ? Et si tout n'était qu'un vulgaire subterfuge destiné à nous faire sombrer ?
Cela faisait plus d'un millénaire que je combattais pour Élysea, et que je contribuais à former ses nouveaux Daevas. Depuis la chute des Empyréens cependant, j'avais été forcée de rejoindre l'Armée en tant que légionnaire, alors que mon niveau me valait d'être redirigée vers une légion élitiste. Je combattais en compagnie de l'élite, mais aucun exploit ne m'a valu leur titre. La Maison Lychcroft dont j'étais issue agissait dans la noblesse d'épée depuis bien des siècles, et je n'avais en aucun cas été récompensée pour cela. Non ; le gouvernement préférait élever de simples fermières à l'une des places les plus prestigieuses, comme ce fut le cas pour la femme de notre ancien Gouverneur. Cette dernière s'était avérée être une traîtresse, mais qu'avaient-ils espéré ? Que piocher parmi la plèbe leur permettrait d'être à l'abri de tout complot ? Le pouvoir attire les convoitises, et nous change bien souvent. Preuve en était faite avec cette enfant. Tragique, n'est-il pas ?
Soudain, tandis que mon regard était perdu parmi les fleurs longeant la route dallée, une femme s'installa à mes côtés.
– Lian, me dit-elle tout bas.
– Oh, mais vous êtes ..
J'étais pour le moins surprise. La jeune femme qui se tenait à mes côtés était célèbre pour le nom qu'elle portait et les exploits qu'elle accomplissant dans les Abysses. Il s'agissait de la Lame Pourpre, membre de la prestigieuse famille Beilla. Elle faisait pour sûr partie de l'élite, et il n'était pas rare que nous combattions côté à côté. J'en étais même venue à lui témoigner du respect, tant par ses capacités – guerrières comme stratégiques – que par l'aura qu'elle dégageait.
– J'ai besoin de vous et de vos compétences, continua-t-elle sans davantage de formalités.
En tant normal, j'aurais été agacée par le manque de tact qu'elle témoignait, mais à en juger par le ton qu'elle arborait, ses raisons semblaient justifier ce comportement. Je me contentais d'hausser un sourcil, mon regard oscillant entre les fleurs et son doux visage.
– Suivez-moi, nous parlerons en marchant. Je préfère que nous ne soyons pas entendues, souffla-t-elle en se redressant.
Opinant lentement du chef, je me relevais et lui emboîtait le pas. Nous quittions la Route Divine lorsqu'elle reprit la parole.
– Je suppose que vous avez entendu parler de la trahison de la Comtesse Newligton, enchaîna-t-elle. Je la connais bien, nous nous côtoyions lorsque nous étions jeunes. Et ce n'est pas dans sa nature que de trahir sa nation, d'autant qu'elle n'est .. Je la vois sourire. D'autant qu'elle n'est pas assez intelligente pour le faire.
– Que supposez-vous, jeune fille ? Aussi aiguisés soient vos sens, je doute que vous soyez en mesure de réfuter les accusations du gouvernement, surtout lorsque vos raisons sont basées sur un lien de confiance.
Ce n'est qu'après avoir prononcé ces mots que je me souviens de ce que j'avais pensé avant son apparition. Notre gouvernement était-il totalement blanc ? J'avais espéré que la guerre reprenne lorsque les portails d'Élysea s'étaient clos, mais ce n'était que pour éviter toute intrusion dans nos affaires internes. Au final, mes craintes restaient en suspens, et cette chère Lame Pourpre ne faisait qu'accroître mes soupçons.
– Je m'adresse à vous car j'ai confiance, reprit-elle en esquissant un léger sourire. Je sais que vous ne me trahirez pas au profit d'une réputation qui ne vous sied guère. Et .. Konan – car tel est son nom – est venue me voir, la veille de son emprisonnement. Elle ignorait ce qu'il allait se passer, mais ses accusations sont claires : deux représentants d'un peuple nomade vivant à Eltnen sont venus la voir, et lui ont demandé d'apaiser les Esprits. Elle m'a parlé de la Sanctae sans me donner plus de détails. Cela doit avoir un rapport. Et je ne connais qu'un seul endroit auquel nous pourrions en apprendre davantage..
– … le Sanctuaire d'Arbolu, à Heiron, complétais-je.
Nous opinions du chef en nous regardant. La Lame Pourpre allait enquêter sur son amie, tandis que j'allais tâcher d'en apprendre plus sur les manigances du gouvernement. Et si tout était lié ?
— Allons-y, concluais-je. Nous aurons tout le loisir de parler en chemin.
En revanche, si je me doutais que le gouvernement était impliqué dans de sombres histoires, je n'avais strictement aucune idée de la façon dont les choses allaient se terminer … ni que nous allions assister à la fin du monde dans seulement dix jours.
Je ne pouvais concevoir, par nature, que la paix avec le peuple Asmodien perdure. Moi, Lian Lychcroft, avait été insultée par ces créatures dénuées d'humanité en désirant leur venir en aide. En qualité de Daeva âgée et par conséquent représentante d'Élysea, j'avais été humiliée par ces imbéciles qui espéraient côtoyer librement notre nation. Mais la paix n'est qu'un prétexte, me répétais-je souvent pour ne pas songer un seul instant que notre gouvernement était défaillant. Quelle gloire pouvait-on tirer de l'extermination des Balaurs aux côtés de nos ennemis de toujours, avec ceux qui avaient contribué à la destruction de la Tour ? Car les Shédims se seraient-ils volontairement mutilés, ou leur peuple tout entier était-il à l'origine de cet impardonnable pêché ? Pouvait-on croire les superstitions de Léphar, qui était lui-même un Empyréen ? Et si tout n'était qu'un vulgaire subterfuge destiné à nous faire sombrer ?
Cela faisait plus d'un millénaire que je combattais pour Élysea, et que je contribuais à former ses nouveaux Daevas. Depuis la chute des Empyréens cependant, j'avais été forcée de rejoindre l'Armée en tant que légionnaire, alors que mon niveau me valait d'être redirigée vers une légion élitiste. Je combattais en compagnie de l'élite, mais aucun exploit ne m'a valu leur titre. La Maison Lychcroft dont j'étais issue agissait dans la noblesse d'épée depuis bien des siècles, et je n'avais en aucun cas été récompensée pour cela. Non ; le gouvernement préférait élever de simples fermières à l'une des places les plus prestigieuses, comme ce fut le cas pour la femme de notre ancien Gouverneur. Cette dernière s'était avérée être une traîtresse, mais qu'avaient-ils espéré ? Que piocher parmi la plèbe leur permettrait d'être à l'abri de tout complot ? Le pouvoir attire les convoitises, et nous change bien souvent. Preuve en était faite avec cette enfant. Tragique, n'est-il pas ?
Soudain, tandis que mon regard était perdu parmi les fleurs longeant la route dallée, une femme s'installa à mes côtés.
– Lian, me dit-elle tout bas.
– Oh, mais vous êtes ..
J'étais pour le moins surprise. La jeune femme qui se tenait à mes côtés était célèbre pour le nom qu'elle portait et les exploits qu'elle accomplissant dans les Abysses. Il s'agissait de la Lame Pourpre, membre de la prestigieuse famille Beilla. Elle faisait pour sûr partie de l'élite, et il n'était pas rare que nous combattions côté à côté. J'en étais même venue à lui témoigner du respect, tant par ses capacités – guerrières comme stratégiques – que par l'aura qu'elle dégageait.
– J'ai besoin de vous et de vos compétences, continua-t-elle sans davantage de formalités.
En tant normal, j'aurais été agacée par le manque de tact qu'elle témoignait, mais à en juger par le ton qu'elle arborait, ses raisons semblaient justifier ce comportement. Je me contentais d'hausser un sourcil, mon regard oscillant entre les fleurs et son doux visage.
– Suivez-moi, nous parlerons en marchant. Je préfère que nous ne soyons pas entendues, souffla-t-elle en se redressant.
Opinant lentement du chef, je me relevais et lui emboîtait le pas. Nous quittions la Route Divine lorsqu'elle reprit la parole.
– Je suppose que vous avez entendu parler de la trahison de la Comtesse Newligton, enchaîna-t-elle. Je la connais bien, nous nous côtoyions lorsque nous étions jeunes. Et ce n'est pas dans sa nature que de trahir sa nation, d'autant qu'elle n'est .. Je la vois sourire. D'autant qu'elle n'est pas assez intelligente pour le faire.
– Que supposez-vous, jeune fille ? Aussi aiguisés soient vos sens, je doute que vous soyez en mesure de réfuter les accusations du gouvernement, surtout lorsque vos raisons sont basées sur un lien de confiance.
Ce n'est qu'après avoir prononcé ces mots que je me souviens de ce que j'avais pensé avant son apparition. Notre gouvernement était-il totalement blanc ? J'avais espéré que la guerre reprenne lorsque les portails d'Élysea s'étaient clos, mais ce n'était que pour éviter toute intrusion dans nos affaires internes. Au final, mes craintes restaient en suspens, et cette chère Lame Pourpre ne faisait qu'accroître mes soupçons.
– Je m'adresse à vous car j'ai confiance, reprit-elle en esquissant un léger sourire. Je sais que vous ne me trahirez pas au profit d'une réputation qui ne vous sied guère. Et .. Konan – car tel est son nom – est venue me voir, la veille de son emprisonnement. Elle ignorait ce qu'il allait se passer, mais ses accusations sont claires : deux représentants d'un peuple nomade vivant à Eltnen sont venus la voir, et lui ont demandé d'apaiser les Esprits. Elle m'a parlé de la Sanctae sans me donner plus de détails. Cela doit avoir un rapport. Et je ne connais qu'un seul endroit auquel nous pourrions en apprendre davantage..
– … le Sanctuaire d'Arbolu, à Heiron, complétais-je.
Nous opinions du chef en nous regardant. La Lame Pourpre allait enquêter sur son amie, tandis que j'allais tâcher d'en apprendre plus sur les manigances du gouvernement. Et si tout était lié ?
— Allons-y, concluais-je. Nous aurons tout le loisir de parler en chemin.
En revanche, si je me doutais que le gouvernement était impliqué dans de sombres histoires, je n'avais strictement aucune idée de la façon dont les choses allaient se terminer … ni que nous allions assister à la fin du monde dans seulement dix jours.
#Altercation, lamentation
Une journée s'était écoulée, le temps pour la Lame Pourpre et moi de mettre notre projet au point. Nous avions plané jusqu'à Verteron pour finalement nous séparer : si ma mission était de me rendre au Sanctuaire d'Arbolu pour en apprendre davantage, la sienne était de réunir suffisamment de monde pour oser formenter un complot. Pas contre le gouvernement, non ; simplement contre les tortionnaires de son amie. J'espérais simplement que ces deux entités n'en constituaient pas en réalité une seule. Et pour m'en assurer, une seule solution : aller vérifier.
Contrairement à elle, j'avais tout mon temps. Je marchais ainsi avec nonchalance sur un chemin desséché menant au Sanctuaire. J'avais contourné la Jungle de Poya, ne désirant pas me perdre, pour finalement me retrouver encerclée de non-morts qu'il me suffisait d'incinérer si je voulais m'en défaire ; ce que je fis sans trop tarder.
Sans même avoir été confrontée à un quelconque événement, j'étais las. J'aurais très bien pu rester confortablement installée au Sanctum en compagnie du Marquis Hesios – un très bon ami –, mais je m'étais embarqué dans une aventure qui me dépassait très certainement. Les querelles internes ne me concernaient pas réellement, et pourtant.
Après plusieurs heures de marche bercées de flammes et de doutes, j'arrivais à destination. Un arbre gargantuesque s'élevait devant mes yeux, une multitude de feuilles recouvrant le ciel en tournoyant autour de lui, un spectacle qui m'aurait sans nul doute impressionné si je n'y étais pas habituée. Je m'y étais en effet moult fois rendue, ayant plus d'un millénaire à mon actif. Sans plus de formalités, je m'avançais près des Esprits et pénétra dans le Sanctuaire sans leur adresser ne serait-ce qu'un regard. Et ce que je vis me troubla au plus haut point : une sorte d'asmodienne prônait près d'un petit ruisseau. Elle ressemblait vaguement à ses confrères, mais ses attributs n'étaient pas aussi prononcés. Évidemment, si la paix ne me retenait pas, elle ne serait plus qu'un vulgaire tas de cendres.
C'est d'une démarche assurée que je m'avançais derrière elle, sourcils froncés.
– Une asmodienne, ici-bas ? Vous vous situez bien loin de vos terres, jeune fille. Que faites-vous ici ?
Je secouais finalement la tête, laissant s'échapper un soupir interminable. Déposant mes mains contre mes hanches, je baissais le regard en arborant instinctivement un air plus doux. Certainement pour ne pas l'apeurer et, de la sorte, obtenir aisément des renseignements.
– Qu'importe, après tout, dis-je en me surprenant à sourire. Vous êtes vraisemblablement une spiritualiste, ajoutais-je sans trop de conviction, j'en déduis donc que vous pourrez me renseigner. Je suis à la recherche de la Comtesse Newligton et de son Esprit, vous saurez peut-être me renseigner ?
Avec un peu de chance, les esprits lui murmureraient la réponse que j'attendais. Et peut-être serait-elle apte à me renseigner, à moins qu'elle n'était décidée à m'humilier comme le reste de sa maudite race. Auquel cas l'éliminer ne poserait de soucis à quiconque..
Contrairement à elle, j'avais tout mon temps. Je marchais ainsi avec nonchalance sur un chemin desséché menant au Sanctuaire. J'avais contourné la Jungle de Poya, ne désirant pas me perdre, pour finalement me retrouver encerclée de non-morts qu'il me suffisait d'incinérer si je voulais m'en défaire ; ce que je fis sans trop tarder.
Sans même avoir été confrontée à un quelconque événement, j'étais las. J'aurais très bien pu rester confortablement installée au Sanctum en compagnie du Marquis Hesios – un très bon ami –, mais je m'étais embarqué dans une aventure qui me dépassait très certainement. Les querelles internes ne me concernaient pas réellement, et pourtant.
Après plusieurs heures de marche bercées de flammes et de doutes, j'arrivais à destination. Un arbre gargantuesque s'élevait devant mes yeux, une multitude de feuilles recouvrant le ciel en tournoyant autour de lui, un spectacle qui m'aurait sans nul doute impressionné si je n'y étais pas habituée. Je m'y étais en effet moult fois rendue, ayant plus d'un millénaire à mon actif. Sans plus de formalités, je m'avançais près des Esprits et pénétra dans le Sanctuaire sans leur adresser ne serait-ce qu'un regard. Et ce que je vis me troubla au plus haut point : une sorte d'asmodienne prônait près d'un petit ruisseau. Elle ressemblait vaguement à ses confrères, mais ses attributs n'étaient pas aussi prononcés. Évidemment, si la paix ne me retenait pas, elle ne serait plus qu'un vulgaire tas de cendres.
C'est d'une démarche assurée que je m'avançais derrière elle, sourcils froncés.
– Une asmodienne, ici-bas ? Vous vous situez bien loin de vos terres, jeune fille. Que faites-vous ici ?
Je secouais finalement la tête, laissant s'échapper un soupir interminable. Déposant mes mains contre mes hanches, je baissais le regard en arborant instinctivement un air plus doux. Certainement pour ne pas l'apeurer et, de la sorte, obtenir aisément des renseignements.
– Qu'importe, après tout, dis-je en me surprenant à sourire. Vous êtes vraisemblablement une spiritualiste, ajoutais-je sans trop de conviction, j'en déduis donc que vous pourrez me renseigner. Je suis à la recherche de la Comtesse Newligton et de son Esprit, vous saurez peut-être me renseigner ?
Avec un peu de chance, les esprits lui murmureraient la réponse que j'attendais. Et peut-être serait-elle apte à me renseigner, à moins qu'elle n'était décidée à m'humilier comme le reste de sa maudite race. Auquel cas l'éliminer ne poserait de soucis à quiconque..
⁂
Seul le souffle chaud qui émanait de ma bouche me prouvait que j'étais encore en vie. J'étais allongée sur les pavés frais de ma cellule, pétrifiée de froid. La respiration saccadée, je me redressais difficilement pour venir m'envelopper dans de la paille, seule source de chaleur dans ce misérable endroit. Je ne sentais plus mes mains depuis longtemps, et mes jambes menaçaient de m'abandonner à tout instant. Il ne me restait déjà plus qu'un pied, alors si mes jambes toutes entières devaient succomber..
Une vague de souvenirs afflua subitement dans mon esprit. Un frisson de nostalgie parcoura mes membres, éveillant mon corps et me rappelant avec désarroi la douleur qui m'était continuellement infligée. Des larmes glissèrent le long de mes joues irritées, et je me surpris à pousser un râlement plaintif.
– J-Je vous en prie .. que quelqu'un vienne me sauver, je n'en peux plus. A-Amyllia, Klaus, Nylren .. s-s'il vous plaît ..
Je redressais difficilement la tête : la pièce était plongée dans l'obscurité. Mes membres se crispèrent et ma gorge déploya un puissant hurlement de détresse. Comprenant que personne ne viendrait me libérer, je me surpris à prier qu'une mort définitive m'emporte.
Une vague de souvenirs afflua subitement dans mon esprit. Un frisson de nostalgie parcoura mes membres, éveillant mon corps et me rappelant avec désarroi la douleur qui m'était continuellement infligée. Des larmes glissèrent le long de mes joues irritées, et je me surpris à pousser un râlement plaintif.
– J-Je vous en prie .. que quelqu'un vienne me sauver, je n'en peux plus. A-Amyllia, Klaus, Nylren .. s-s'il vous plaît ..
Je redressais difficilement la tête : la pièce était plongée dans l'obscurité. Mes membres se crispèrent et ma gorge déploya un puissant hurlement de détresse. Comprenant que personne ne viendrait me libérer, je me surpris à prier qu'une mort définitive m'emporte.
#Amour, réponses
[Ici, Éléonore — qui était autrefois l'une des amies les proches de Konan mais qui est désormais sa geôlière — entre dans la cellule pour la renforcer de dispositifs de Drana (en cas de tentative de fuite) et y dépose son familier avec un bol de nourriture.]
J'ignore pourquoi, mais je n'ai pas répondu à Éléonore lorsqu'elle entrée dans ma cellule pour la renforcer de dispositifs malsains. Aussi malsains qu'elle était devenue. Il ne s'agissait plus de l'amie en qui j'avais confiance et avec qui je me sentais en sécurité, mais d'une véritable machine d'expérimentation. Elle ne pensait plus qu'au progrès de sa Nation, et ce qu'importe le nombre de victimes qu'elle abandonnait dans son sanglant sillage. Voir Valarn m'avait néanmoins profondément affligé : c'était depuis qu'ils étaient ensemble qu'elle avait à ce point changé. Cet homme, ou devrais-je dire ce toutou, était-il en réalité un odieux manipulateur ? Ou avait-elle toujours été comme cela au fond d'elle ?
C'est la gorge nouée que je découvris mon Nyanco Rose, Pompon, qui semblait relativement endormi – comme à son habitude. Mes yeux se perlèrent de larmes joie tandis que je rampais pour l'enlacer tendrement, telle une mère, sans ne serait-ce qu'adresser un regard à ma geôlière. Je n'avais pas non plus cherché à me justifier, car elle avait été corrompue ; ma sentence aurait certainement été plus sévère devant l'impartialité dont elle faisait désormais preuve.
– O-Oh, mon Pompon .. murmurais-je à mon familier, déversant de nombreuses larmes qui eurent tôt fait de le réveiller. Si tu savais combien je t'aime .. E-Et .. combien je suis désolée.. J'espère qu'ils te laisseront sortir, et que tu seras adopté par une gentille famille qui saura s'occuper de toi..
Mais je savais pertinemment qu'ils ne le libéreraient pas. De nouveau, je ne pu retenir mes larmes. Cette fois, c'est allongée en boule contre mon familier que je me mis à pleurer. J'étais faible .. oui, et je n'avais fait que le répéter. J'avais à maintes reprises supplié Klaus de ne plus compter sur moi pour les affaires d'état, mais l'amour m'avait rendu aveugle.
L'amour .. c'est bien la seule chose qui me permis de garder foi.
C'est la gorge nouée que je découvris mon Nyanco Rose, Pompon, qui semblait relativement endormi – comme à son habitude. Mes yeux se perlèrent de larmes joie tandis que je rampais pour l'enlacer tendrement, telle une mère, sans ne serait-ce qu'adresser un regard à ma geôlière. Je n'avais pas non plus cherché à me justifier, car elle avait été corrompue ; ma sentence aurait certainement été plus sévère devant l'impartialité dont elle faisait désormais preuve.
– O-Oh, mon Pompon .. murmurais-je à mon familier, déversant de nombreuses larmes qui eurent tôt fait de le réveiller. Si tu savais combien je t'aime .. E-Et .. combien je suis désolée.. J'espère qu'ils te laisseront sortir, et que tu seras adopté par une gentille famille qui saura s'occuper de toi..
Mais je savais pertinemment qu'ils ne le libéreraient pas. De nouveau, je ne pu retenir mes larmes. Cette fois, c'est allongée en boule contre mon familier que je me mis à pleurer. J'étais faible .. oui, et je n'avais fait que le répéter. J'avais à maintes reprises supplié Klaus de ne plus compter sur moi pour les affaires d'état, mais l'amour m'avait rendu aveugle.
L'amour .. c'est bien la seule chose qui me permis de garder foi.
⁂
[L'Asmodienne avec qui parle Lian se révèle être une sang-mêlée. Elle lui parle de la Sanctae, l'instance magique la plus importante en Élysea, orientant de fait ses recherches dans un prétendu laboratoire secret de Théobomos. Cependant, quelqu'un semble épier leur conversation...]
– Sang-mêlée, hn..
J'étais intriguée. C'était bien la première fois que je rencontrais un être aussi étrange que la jeune femme qui me faisait face : en plus d'être incroyablement maigre – quoi qu’ayant un joli visage –, ses attributs étaient diminués. Si la situation n'avait pas été si urgente, je l'aurais très certainement détesté.
– La Sanctae, dites-vous ? Je ne suis guère étonnée, c'est la première chose que l'on m'a murmuré. Je marquais une pause, pensive. Théobomos, très bien. Je m'y rendrai ; s'il y a un laboratoire là-bas, je le trouverai. Après tout .. j'ai cru comprendre que des Nomades y vivaient, ce sera l'occasion pour moi d'en apprendre davantage.
Quoique réticente, je m'inclinais doucement devant la jeune sang-mêlée .. avant de remarquer qu'une étrange atmosphère régnait en ces lieux. Les Esprits s'étaient éloignés, et bien qu'étant une sorcière, je pouvais sentir leur crainte résonner en un agaçant écho. Vraisemblablement, nous n'étions pas seules. Sourcils plissés, je scrutais les environs en tâchant de n'omettre aucun détail. Un combat se préparait-il ?
J'étais intriguée. C'était bien la première fois que je rencontrais un être aussi étrange que la jeune femme qui me faisait face : en plus d'être incroyablement maigre – quoi qu’ayant un joli visage –, ses attributs étaient diminués. Si la situation n'avait pas été si urgente, je l'aurais très certainement détesté.
– La Sanctae, dites-vous ? Je ne suis guère étonnée, c'est la première chose que l'on m'a murmuré. Je marquais une pause, pensive. Théobomos, très bien. Je m'y rendrai ; s'il y a un laboratoire là-bas, je le trouverai. Après tout .. j'ai cru comprendre que des Nomades y vivaient, ce sera l'occasion pour moi d'en apprendre davantage.
Quoique réticente, je m'inclinais doucement devant la jeune sang-mêlée .. avant de remarquer qu'une étrange atmosphère régnait en ces lieux. Les Esprits s'étaient éloignés, et bien qu'étant une sorcière, je pouvais sentir leur crainte résonner en un agaçant écho. Vraisemblablement, nous n'étions pas seules. Sourcils plissés, je scrutais les environs en tâchant de n'omettre aucun détail. Un combat se préparait-il ?
#Haine, ignorance
Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais de nouveau seule dans ma misérable cellule. Pompon n'était plus présent ; j'eus quelques secondes pensé que tout n'avait été qu'un rêve, mais le cube qui prônait dans un coin de la pièce me retira tout doute : ils me l'avaient retiré. Éléonore avait-elle tout préparé ? Me laisser entrevoir une once de gentillesse et de pitié pour ensuite réduire mes espoirs à néant ?
Ce que je vis lorsque les portes de ma geôle s'ouvrirent me firent perdre la raison. C'est un homme qui se présenta à moi, contre lequel était greffé mon familier. Mon Nyanco, mon Pompon. Ils s'allongea près de moi, et sombra dans un sommeil innocent : crispée, mes doigts gelés vinrent effleurer la tête qui n'était pas la sienne. Je relevais alors les yeux vers les scientifiques qui l'avaient déposé, pour me propulser sur eux en hurlant de toutes mes forces. Je ne fis que me heurter à la porte.
– Comment avez-vous pu, maudits ! Il n'avait rien demandé, il est innocent ! Éléonore ! criais-je alors en tâchant de contenir mes larmes. Garce ! Je pensais que nous étions amies ! Tout ce qui a été raconté par Saellya est faux, elle a simplement voulu m'écarter du pouvoir ! Mais je n'avais strictement AUCUNE raison de vous trahir, d'autant que nous avions enfin trouvé une solution pour les esprits ! Passe encore que vous ayez douté de moi, mais pourquoi vous en prendre à mes amis et à Pompon ?! ILS N'ONT RIEN FAIT. Je vous déteste, je TE déteste ! Vous n'aviez pas le droit ! ...
Finalement, je me laissais tomber sur le sol en bouillonnant de rage. Tourner la tête vers l'abomination qui partageait désormais ma cellule ne fit qu'accroître ma colère. C'en était trop ..
– Aion vous jugera pour ces actes malsains, et il vous punira, tous ! Tout le mal que vous avez fait se retournera contre vous tôt ou tard, car l'éternité ne vous appartient pas !
Et en réalité .. elle n'appartenait à personne, puisque nous allions tous périr. Mais ça .. je l'ignorais, à ce moment-là.
Ce que je vis lorsque les portes de ma geôle s'ouvrirent me firent perdre la raison. C'est un homme qui se présenta à moi, contre lequel était greffé mon familier. Mon Nyanco, mon Pompon. Ils s'allongea près de moi, et sombra dans un sommeil innocent : crispée, mes doigts gelés vinrent effleurer la tête qui n'était pas la sienne. Je relevais alors les yeux vers les scientifiques qui l'avaient déposé, pour me propulser sur eux en hurlant de toutes mes forces. Je ne fis que me heurter à la porte.
– Comment avez-vous pu, maudits ! Il n'avait rien demandé, il est innocent ! Éléonore ! criais-je alors en tâchant de contenir mes larmes. Garce ! Je pensais que nous étions amies ! Tout ce qui a été raconté par Saellya est faux, elle a simplement voulu m'écarter du pouvoir ! Mais je n'avais strictement AUCUNE raison de vous trahir, d'autant que nous avions enfin trouvé une solution pour les esprits ! Passe encore que vous ayez douté de moi, mais pourquoi vous en prendre à mes amis et à Pompon ?! ILS N'ONT RIEN FAIT. Je vous déteste, je TE déteste ! Vous n'aviez pas le droit ! ...
Finalement, je me laissais tomber sur le sol en bouillonnant de rage. Tourner la tête vers l'abomination qui partageait désormais ma cellule ne fit qu'accroître ma colère. C'en était trop ..
– Aion vous jugera pour ces actes malsains, et il vous punira, tous ! Tout le mal que vous avez fait se retournera contre vous tôt ou tard, car l'éternité ne vous appartient pas !
Et en réalité .. elle n'appartenait à personne, puisque nous allions tous périr. Mais ça .. je l'ignorais, à ce moment-là.
⁂
Comment cette Asmodienne, qui surgissait de nulle part, osait-elle m'ignorer de la sorte ? Je la vis déployer ses ailes malsaines pour questionner l'arbre gargantuesque. Et tout cela sans daigner m'adresser un mot. Mes mains s'enflammèrent machinalement sous la colère qui m'étreignait l'âme, mais je parvins à contrôler mes pulsions pour ne pas tenter de la réduire en poussière.
– Le peuple Asmodien est composé d'individus ma foi bien vulgaires, rétorquais-je en misant sur la provocation. S'abaisser à espionner un échange pour satisfaire sa curiosité déplacée, quel manque de distinction. Mais je n'en attendais pas moins, de la part de créatures bestiales. Mais soit : je partirai pour Théobomos, où je trouverai vraisemblablement des réponses.
La combattre aurait été une solution pour le moins alléchante, mais j'avais toutes les raisons de m'inquiéter de sa puissance. Les Esprits la fuyaient et, pire encore, Arbolu semblait la craindre. Mieux valait ne pas se montrer imprudente, aussi je déployais mes ailes flamboyantes pour m'élever dans les cieux et disparaître, sans un mot, de son champ de vision.
A moi, Théobomos : et à moi, réponses. Car finalement, oui ! C'était mon combat. Et j'avais bien l'intention de le remporter haut la main.
– Le peuple Asmodien est composé d'individus ma foi bien vulgaires, rétorquais-je en misant sur la provocation. S'abaisser à espionner un échange pour satisfaire sa curiosité déplacée, quel manque de distinction. Mais je n'en attendais pas moins, de la part de créatures bestiales. Mais soit : je partirai pour Théobomos, où je trouverai vraisemblablement des réponses.
La combattre aurait été une solution pour le moins alléchante, mais j'avais toutes les raisons de m'inquiéter de sa puissance. Les Esprits la fuyaient et, pire encore, Arbolu semblait la craindre. Mieux valait ne pas se montrer imprudente, aussi je déployais mes ailes flamboyantes pour m'élever dans les cieux et disparaître, sans un mot, de son champ de vision.
A moi, Théobomos : et à moi, réponses. Car finalement, oui ! C'était mon combat. Et j'avais bien l'intention de le remporter haut la main.
#Préparation
Le vent fouettait avec assiduité mon visage et filait dans mes cheveux. Mes ailes flamboyantes battaient à rythme régulier de sorte à me tenir en altitude, le paysage défilant sous mes yeux et la chaleur se faisant plus intense. Le sol desséché près du Refuge avait laissé place à de vastes étendues sylvestres, la Jungle de Poya, puis à la Porte d'Heiron avant de me dévoiler la mer Élyséenne. Du continent se détachait une île au climat aride, Théobomos : ma destination, assurément.
Bien que touchant au but, j'étais énervée. Affronter cette Asmodienne ne figurait pas parmi mes prérogatives, pourtant j'éprouvais le désir de la voir se métamorphoser en cendres sous l'intensité de mes flammes. Y retourner aurait pu être le facteur curatif de cette boule haineuse commençant à distordre mon visage, mais je n'en avais ni le temps ni les compétences. Car si Arbolu lui-même – un arbre semblait-il aussi vieux que le monde – la craignait, alors il n'était pas dans mon intérêt de m'y mesurer. Un acte dérisoire et probablement suicidaire.
Pour l'heure, ma mission consistait à retrouver la Lame Pourpre afin de débuter nos recherches. Nous devions nous retrouver près de l'Auberge de Jamanok, de sorte à établir un plan au calme et de nous préparer vis-à-vis de ce qui nous attendait. Il s'agirait de notre point de repère, de notre quartier-général et donc, de notre lieu de rassemblement. Un lieu simple mais efficace pour fomenter un complot. Si tant est que notre escapade pouvait arborer ce nom.
J'arrivais en direction de l'Auberge, contemplant au passage les nombreux canyons composant la région. Cette dernière ne m'était pas inconnue : étant plus jeune, mon mentor et moi venions régulièrement nous y entraîner. Ce fut par d'ailleurs ici que mes affinités avec le feu et la terre se dévoilèrent : le soleil ne fit que me rendre plus forte, du moins appréciais-je me conforter dans ce superficiel idéal. En approchant à lourds battements d'ailes, je vis que la Lame Pourpre m'attendait, accompagnée d'une dizaine d'autres protagonistes. Me reposant sur le sol, je m'approchais vers elle en soufflant doucement, avant de prendre le temps de tous les détailler.
J'esquissais un léger sourire, m'approchant afin d'expliquer ce que j'avais découvert à la jeune femme.
– Les Forces Flamboyantes, excellent choix, soufflais-je en acquiesçant. Comment vous y êtes-vous prise, Lame Pourpre ?
— Vous vous adressez à l'élite d'Élysea, dois-je vous le rappeler, Lian ? J'ai des contacts, et des amis. Elle sourit doucement, avant de se retourner vers le groupuscule. Bien, continua-t-elle en inspirant simplement. Notre mission est la suivante : retrouver Kon- .. Hm, pardonnez-moi, une vieille habitude. Nous devons retrouver la Comtesse Newligton et pour cela, une seule solution ; trouver les Esprits de la région. Il faut que nous débusquions la Sanctae de sorte à les retrouver. Les Nomades pourront certainement nous y aider, si tant est que nous parvenons à les trouver.
Je la vis se tourner vers moi, arborant un air sérieux.
– La tâche sera ardue et risque de nous mettre à dos le gouvernement, mais si tel est le cas, c'est qu'ils ont quelque chose à se reprocher. De la sorte, notre rôle sera de le renverser .. ou de le purifier. Pour Élysea ! cria-t-elle soudainement en entraînant avec elle les encouragements de ses camarades.
Nous y arriverons, songeais-je en esquissant un léger sourire. Nous nous dispersions ainsi en plusieurs groupes. C'est accompagnée de deux membres des Forces Flamboyantes, un petit commando d'élite du Sanctum, que je me dirigeais vers le Sud-Ouest de la région. Peut-être y trouverais-je quelque chose.
Des réponses, par exemple.
Bien que touchant au but, j'étais énervée. Affronter cette Asmodienne ne figurait pas parmi mes prérogatives, pourtant j'éprouvais le désir de la voir se métamorphoser en cendres sous l'intensité de mes flammes. Y retourner aurait pu être le facteur curatif de cette boule haineuse commençant à distordre mon visage, mais je n'en avais ni le temps ni les compétences. Car si Arbolu lui-même – un arbre semblait-il aussi vieux que le monde – la craignait, alors il n'était pas dans mon intérêt de m'y mesurer. Un acte dérisoire et probablement suicidaire.
Pour l'heure, ma mission consistait à retrouver la Lame Pourpre afin de débuter nos recherches. Nous devions nous retrouver près de l'Auberge de Jamanok, de sorte à établir un plan au calme et de nous préparer vis-à-vis de ce qui nous attendait. Il s'agirait de notre point de repère, de notre quartier-général et donc, de notre lieu de rassemblement. Un lieu simple mais efficace pour fomenter un complot. Si tant est que notre escapade pouvait arborer ce nom.
J'arrivais en direction de l'Auberge, contemplant au passage les nombreux canyons composant la région. Cette dernière ne m'était pas inconnue : étant plus jeune, mon mentor et moi venions régulièrement nous y entraîner. Ce fut par d'ailleurs ici que mes affinités avec le feu et la terre se dévoilèrent : le soleil ne fit que me rendre plus forte, du moins appréciais-je me conforter dans ce superficiel idéal. En approchant à lourds battements d'ailes, je vis que la Lame Pourpre m'attendait, accompagnée d'une dizaine d'autres protagonistes. Me reposant sur le sol, je m'approchais vers elle en soufflant doucement, avant de prendre le temps de tous les détailler.
J'esquissais un léger sourire, m'approchant afin d'expliquer ce que j'avais découvert à la jeune femme.
– Les Forces Flamboyantes, excellent choix, soufflais-je en acquiesçant. Comment vous y êtes-vous prise, Lame Pourpre ?
— Vous vous adressez à l'élite d'Élysea, dois-je vous le rappeler, Lian ? J'ai des contacts, et des amis. Elle sourit doucement, avant de se retourner vers le groupuscule. Bien, continua-t-elle en inspirant simplement. Notre mission est la suivante : retrouver Kon- .. Hm, pardonnez-moi, une vieille habitude. Nous devons retrouver la Comtesse Newligton et pour cela, une seule solution ; trouver les Esprits de la région. Il faut que nous débusquions la Sanctae de sorte à les retrouver. Les Nomades pourront certainement nous y aider, si tant est que nous parvenons à les trouver.
Je la vis se tourner vers moi, arborant un air sérieux.
– La tâche sera ardue et risque de nous mettre à dos le gouvernement, mais si tel est le cas, c'est qu'ils ont quelque chose à se reprocher. De la sorte, notre rôle sera de le renverser .. ou de le purifier. Pour Élysea ! cria-t-elle soudainement en entraînant avec elle les encouragements de ses camarades.
Nous y arriverons, songeais-je en esquissant un léger sourire. Nous nous dispersions ainsi en plusieurs groupes. C'est accompagnée de deux membres des Forces Flamboyantes, un petit commando d'élite du Sanctum, que je me dirigeais vers le Sud-Ouest de la région. Peut-être y trouverais-je quelque chose.
Des réponses, par exemple.
[Le récit prend fin ici. Suite à ces événements, Lian remarque qu'une abomination avance en compagnie d'une dizaine d'autres vers ce qui ressemble à un campement de Nomades.. dans l'intention de le détruire. Les Forces Flamboyantes se divisent : les guerriers et la Lame Pourpre partent en éclaireur dans la direction d'où viennent ces monstres, tandis que les mages et Lian vont défendre les Nomades. Le combat est ardu ; les abominations sont d'une puissance phénoménale, si bien que Lian manque de perdre la vie en encaissant l'un de leurs coups. Déchaînés, les mages et elles parviennent à déverser sur eux une comète d'un volume gargantuesque ; ils remportent la bataille. Les Nomades leurs révèlent de fait la triste vérité : les Esprits sont incarcérés et sont sujets à des expériences abominables.
Pendant ce temps, les guerriers trouvent l'entrée du laboratoire. Le lendemain, une fois reposés et ayant trouvé une stratégie, ils y retournent : les mages incantent et font exploser la porte, un morceau de montagne se détachant sous le choc. Les guerriers, Lame Pourpre en tête, pénètrent le laboratoire — bientôt suivis par leurs confrères mages — et le combat commence. Ils rencontrent des scientifiques mais aussi des monstruosités sans nom, telles des araignées géantes ou des hommes-chevaux.
La cellule de Konan est rapidement repérée : la Lame Pourpre enfonce la porte et pénètre dans les lieux, trouvant son amie désormais faible sur le sol. Les dispositifs de Drana s'activent cependant et menacent de toutes deux les tuer, avant que Lian n'entre dans les lieux et ne se sacrifie pour leur survie. Lian vide son essence vitale sur le Drana pour l'annihiler mais n'y survit pas.
Enragés, les Forces Flamboyantes continuent sur leur lancée. Ils affrontent notamment les Hauts-Archimages qui se rangent rapidement de leur côté, puis se confrontent à Maëlstra, une puissante spiritualiste Asmodienne qui était entrée après eux. Cette dernière fusionne avec l'Esprit de l'Apocalypse qui y était enchaîné, manque de tuer toutes les Elyséens et fait exploser le laboratoire. Konan est séparée du groupe : tandis que la Lame Pourpre meurt en tentant de retenir l'Esprit déchaîné, les Forces Flamboyantes disparaissent dans un portail. Konan s'enfuit alors dans les canyons de Théobomos en espérant survivre, puis y retrouve ses alliés : Nhaundar & Lina.
Ils affrontent l'Esprit de l'Apocalypse et propulsent Konan dans un portail qui se referme derrière elle.. tandis qu'ils perdent la vie en véritables héros. Elle survit dès lors en Balauréa plusieurs jours durant, avant d'être récupérée par les Réians et soignée sur ordre de Nylren, seule véritable survivante de leur escapade mortelle.
L'Esprit annihilera le peu d'ether restant en Balauréa — après avoir détruit Elysea & Asmodae —, forçant le peu de survivants à réunir les Reliques de Siel et fuir pour leur survie. Là, cinq Elyséens, deux Asmodiens et deux Réians parviendront à remonter le temps.
Le reste ... est encore à écrire.]
Pendant ce temps, les guerriers trouvent l'entrée du laboratoire. Le lendemain, une fois reposés et ayant trouvé une stratégie, ils y retournent : les mages incantent et font exploser la porte, un morceau de montagne se détachant sous le choc. Les guerriers, Lame Pourpre en tête, pénètrent le laboratoire — bientôt suivis par leurs confrères mages — et le combat commence. Ils rencontrent des scientifiques mais aussi des monstruosités sans nom, telles des araignées géantes ou des hommes-chevaux.
La cellule de Konan est rapidement repérée : la Lame Pourpre enfonce la porte et pénètre dans les lieux, trouvant son amie désormais faible sur le sol. Les dispositifs de Drana s'activent cependant et menacent de toutes deux les tuer, avant que Lian n'entre dans les lieux et ne se sacrifie pour leur survie. Lian vide son essence vitale sur le Drana pour l'annihiler mais n'y survit pas.
Enragés, les Forces Flamboyantes continuent sur leur lancée. Ils affrontent notamment les Hauts-Archimages qui se rangent rapidement de leur côté, puis se confrontent à Maëlstra, une puissante spiritualiste Asmodienne qui était entrée après eux. Cette dernière fusionne avec l'Esprit de l'Apocalypse qui y était enchaîné, manque de tuer toutes les Elyséens et fait exploser le laboratoire. Konan est séparée du groupe : tandis que la Lame Pourpre meurt en tentant de retenir l'Esprit déchaîné, les Forces Flamboyantes disparaissent dans un portail. Konan s'enfuit alors dans les canyons de Théobomos en espérant survivre, puis y retrouve ses alliés : Nhaundar & Lina.
Ils affrontent l'Esprit de l'Apocalypse et propulsent Konan dans un portail qui se referme derrière elle.. tandis qu'ils perdent la vie en véritables héros. Elle survit dès lors en Balauréa plusieurs jours durant, avant d'être récupérée par les Réians et soignée sur ordre de Nylren, seule véritable survivante de leur escapade mortelle.
L'Esprit annihilera le peu d'ether restant en Balauréa — après avoir détruit Elysea & Asmodae —, forçant le peu de survivants à réunir les Reliques de Siel et fuir pour leur survie. Là, cinq Elyséens, deux Asmodiens et deux Réians parviendront à remonter le temps.
Le reste ... est encore à écrire.]